Le barrage du Châtelot
A la fin du XIX siècle, l’arrivée de l’électricité dans le canton de Neuchâtel conduit à l’abandon des moulins au fil de l’eau. Facile à utiliser et à transporter, l’électricité permet d’installer des industries loin des sites où elle est produite, vers les villes plutôt qu’au bord des rivières.
Le développement des réseaux électriques et de la consommation des ménages, notamment pour la cuisson, vont exiger toujours plus de souplesse dans la production. Les centrales électriques érigées au fil de l’eau, comme les anciens moulins, n’arrivent plus à couvrir les pointes de consommation en milieu de journée. D’où la nécessité de stocker l’eau, source de l’énergie, et de pouvoir l’utiliser à l’instant désiré, selon la demande.
C’est ainsi qu’en 1930, une première convention est conclue entre la Suisse et la France. En 1947, une concession est octroyée à la Société des Forces Motrices du Châtelot (SFMC) par la Confédération suisse, puis une autre, en 1954, par l’Etat français.
Le barrage actuel a été mis en service en 1953 ; il est de type «voûte», haut de 74 m, et retient un volume d’eau maximum de 16 Mio de m3. Sa cote supérieure se situe à une altitude de 716 m.
En 2005, la SFMC a installé une nouvelle turbine au pied du barrage. Son débit constant de 2m3/s, supérieur aux exigences légales, améliore nettement les conditions de la vie aquatique en aval. L’énergie qu’elle produit annuellement, env. 7 Mio kWh, compense partiellement la perte résultant de l’importante augmentation du débit résiduel.